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Les timbres de l’Opération Cornflakes

Posté le: févr. 14, 2022 | Auteur: | Catégories: Philatélie - Timbres, La France d'Outre-Mer et la philatélie
Les timbres de l’Opération Cornflakes

Les timbres de l’Opération Cornflakes figurent parmi la catégorie des pièces philatéliques historiques. Leur origine remonte vers la fin de la Seconde Guerre mondiale en vue de la démoralisation du peuple allemand.


D’où vient le nom de l’Opération Corn Flakes ?

Il s’agit d’une opération de propagande qui date de 1945, vers les mois de février et de mars. Elle fût menée par les Office of Strategic Services des USA afin de décourager les populations de l’Allemagne et de l’Autriche.
L’Opération Corn Flakes consistait à glisser des lettres contenant des journaux antinazis dans les courriers. Cela avait pour but de persuader le peuple que le bout du tunnel était proche et que le conflit prendrait bientôt son terme.
Ce nom, désormais célèbre, puise ses sources d’une situation tout à fait courante, voire banale : les céréales du matin. En effet, les Américains à l’origine de cette opération ont pris en compte le fait que le courrier arrivait toujours pendant qu’ils prenaient le petit-déjeuner. À l’époque, la majorité des familles américaines prenaient des flocons de maïs pour commencer la journée. Bien évidemment, ce genre de repas n’était pas aussi commun en Allemagne.


Les débuts de l’Opération Corn Flakes


Durant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis s’étaient retrouvés en conflit depuis au moins 6 mois. C’est en cette période que l’Office of War Information ou OWI a été mis en place. Il s’agit d’une institution publique qui avait pour mission de fournir des renseignements pendant la guerre. Sa mission principale était claire : répandre une propagande politique et diffuser de fausses informations afin de perturber le camp ennemi !
Tout commence en février 1945. L’aviation américaine bombarde un convoi postal venu de Linz. À cause du choc, ce dernier sort brutalement des rails. L’intégralité de son chargement fut ainsi dispersée. Les sacs de courrier contenus dans les wagons sont éparpillés partout dans les champs à proximité de l’accident. À cette époque, ce genre d’accident n’avait rien de suspect. En effet, on comptait des milliers de bombardements aériens sur le Reich par jour.
Ce qui semblait beaucoup plus étrange, c’est qu’une seconde troupe aérienne survole le train quelques minutes après le raid. Cette fois-ci aucune attaque ne fut programmée ! Cette seconde vague d’avions était destinée à lâcher de faux sacs de courriers. Ceux-ci contenaient une propagande antinazie à destination des populations allemandes et autrichiennes. Les Américains espèrent que ces faux sacs de courrier soient ramassés et distribués par les services postaux. C’est le début de l’Opération Corn Flakes !
Jusqu’à la fin du mois de mars, les Américains ont tenté 10 missions, dont 9 fut un succès. On compte près de 5 000 fausses lettres infiltrées dans le réseau postal. Les gens commencèrent alors à connaître les fameuses lettres et les journaux de propagande.


Les motivations de l’Opération Corn Flakes


Comment les Américains ont-ils quand même lancé cette opération, alors qu’ils savaient pertinemment que la domination d’Hitler était déjà sur le point d’être finie et la victoire était proche ? Ils craignaient l’éternisation de la guerre. Ils redoutaient que la volonté, la détermination et la loyauté des Allemands amèneraient ceux-ci à se sacrifier pour que la Reich perdure. Cette hypothèse serait tout simplement catastrophique ! Il fallait ainsi trouver un moyen d’atteindre le moral de la population.
L’idée fût du faire en sorte que les services postaux distribuent eux-mêmes des courriers contenant la propagande. Ceux-ci devaient être mêlés à des lettres tout à fait ordinaires pour n’éveiller aucun soupçon.


Les efforts engagés derrière l’Opération Corn Flakes


Il faut dire que cette opération est le fruit d’un travail de longue haleine. Pour être crédible, chaque lettre devait être unique, c’est-à-dire avec un expéditeur, une ville et une date différents. L’imitation des sacs postaux a également demandé un investissement à part entière puisqu’il fallait imiter jusqu’aux détails les plus infimes comme la nature du papier de l’étiquette. Il a également fallu se conformer aux exigences des services postaux en matière de cachets, etc. En ces temps, seuls les courriers expédiés par les entreprises et administrations étaient autorisés. Ainsi, les Américains devaient trouver des enveloppes d’entreprises encore en activité.
C’est là que sont nés les timbres de l’Opération Corn Flakes. En effet, il fallait bien concevoir un faux timbre pour affranchir les enveloppes ! Ces faux timbres représentaient Adolph Hitler. En revanche, on pouvait remarquer 2 changements distincts :
D’une part, l’inscription « Deutsches Reich » ou Empire allemand a été remplacée par « Futsches Reich » ou Reich fichu.
D’autre part, le portrait du chef des nazis était réalisé de sorte que son visage prenne la forme d’un crâne.


Le contenu des faux sacs de courriers


La plupart des sacs contenaient des brochures présentant des incitations à la résistance. Les courriers renfermaient également de faux journaux qui ressembleraient à des publications faites par des rebelles allemands. Ils contenaient aussi de fausses nouvelles stipulant le complot d’une poignée de hauts dirigeants nazis.


Les faux timbres de l’Opération Corn Flakes en Philatélie


À l’origine, les faux timbres conçus à l’effigie d’Adolph Hitler avaient pour but de tromper les services postaux. Pourtant, ils ont connu un certain succès, ce qui leur a valu une place dans les catalogues philatéliques allemands. Certains natifs allemands ont utilisé ces timbres issus de l’Opération Corn Flakes pour leur courrier de propagande. Quoi qu’il en soit, les enveloppes affranchies avec ces faux timbres sont rarissimes. Selon les philatélistes, environ 97 % des lettres de l’Opération Corn Flakes ont été surprises et confisquées par les autorités. Certaines ont été aussitôt détruites par leurs destinataires par peur de les conserver. C’est d’ailleurs pour cela que les rares lettres et timbres qui restent sont autant recherchés par les connaisseurs. Certains exemplaires sont commercialisés des milliers d’euros.
En revanche, il est beaucoup plus courant de retrouver des timbres « Futches Reich ». En effet, des millions d’exemplaires ont été imprimés par l’OSS. Après la guerre, une bonne partie de ces timbres ont circulé sur le marché pour quelques dizaines d’euros.

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