ŒUVRES DE L’AIR
Le général Bergeret, secrétaire d’Etat à l’Aviation, décide d’organiser une Semaine de l’aviation à Vichy, en octobre 1941. Il fait donc la demande d’un timbre à surtaxe, sachant que la France d’outre-mer et les œuvres de la Marine en ont obtenu un lors de manifestations similaires.
Le délai de fabrication étant trop court, on pense d’abord surcharger un timbre à thème aérien.
Le 50 F Ader est écarté d'office, car il a déjà été surchargé « 20 F », ce qui a donné lieu à une spéculation qui a laissé un mauvais souvenir.
Le 50 F Guynemer (N° 461), en revanche, peut être surchargé purement et simplement, ou bien réimprimé dans une couleur différente et surchargé, comme pour le 1 F Pétain grand format.
Des essais sont ainsi réalisés avec une surcharge « 4 F ». Le général Bergeret donne son accord, mais M. Di Pace, secrétaire général des P.T.T, s’oppose au projet. Il n’a pas oublié la protestation d’officiers philatélistes allemands à la suite de l'émission du 50 F Guynemer. Un nouveau timbre à l’effigie de Guynemer serait perçu comme une véritable provocation par les occupants allemands.
L’idée de surcharger à nouveau le 20 F Saint-Malo ou le 2F15 Mineurs est vite abandonnée, car ces deux timbres n’ont aucun rapport avec l’événement. Finalement, on choisit de réaliser un timbre spécial. Son émission est autorisée le 12 décembre 1941, la Semaine de l’aviation étant repoussée au mois de mars 1942.
En vertu de la loi du 4 octobre 1940, le produit de la surtaxe est reversé au Secours national, qui le transmet aux œuvres sociales de l’Air. Une fois de plus, la vente fait l’objet de spéculation, et M. North, président de la Chambre syndicale française de la philatélie, porte plainte.
L’administration doit trouver une parade. Elle installe donc son car postal automobile au carré Marigny le dimanche et le lundi de Pâques 5 et 6 avril 1942.
Cette opération permet de vendre environ 22.127 figurines à 6 000 acheteurs, beaucoup désirant des blocs de 4 timbres. Fernand Rivoire de Paris-Midi remercie M. Di Pace, et L’Echo de la Timhrologie félicite l’administration de sa trouvaille. Au total, 1,2 million d’exemplaires sont vendus sur 1,56 million de timbres tirés.
